En France, en revanche, pas d'inquiétude, vient d'assurer l'Âfssa, dans un avis publié ce 13 novembre. Les quantités de bisphénol-A libérées dans le lait sont très inférieures aux seuils d'exposition fixés en Europe. Ces seuils sont pourtant âprement contestés. Ah, un détail : la moitié des treize membres du comité
d'experts de l'Afssa bosse régulièrement avec l'industrie. Des « liens d'intérêt », on appelle ça. Parmi eux, deux sont salariés de CTCPA, une boîte de conseil pour l'industrie agroalimentaire. Un autre est toxicologue à temps plein chez Arkema. Interrogée à ce sujet par « Le Canard », la Direction de l'évaluation des risques nutritionnels et sanitaires de l'Afssa est tombée des nues : selon elle, Arkema était une entreprise de toxicologie et non l'ex-branche chimie du groupe Total Qui, précisément, donne dans le plastique.
Aucun enjeu économique derrière ces questions de santé publique, bien sûr. Le bisphénol-A se trouve dans les emballages et récipients alimentaires, les boîtes de conserve ou dans notre sang. Et puis l'assortiment de cancers du sein, de la prostate et autres vilaines maladies provoquées par le bisphénol-A ne se manifeste que chez les rats de laboratoire. Rien à voir avec les humains."
Le bisphenol a d'abord été étudié comme estrogène de synthèse (d'ou sa dangerosité). Un petit malin a d'écouvert un autre debouché pour assouplir les plastiques.
Un autre avis:
Extraits du rapport publié par le CRIIGEN, (Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le génie génétique) réalisé sous la direction du Pr. Gilles-Eric Séralini de l’Institut de Biologie de l’Université de Caen
« Il parait dangereux aujourd’hui pour la santé humaine de continuer à utiliser le BPA en particulier dans les emballages à contact alimentaire, de plus son utilisation dans l’industrie devrait être interdite. L’exposition des nourrissons et enfants au BPA devrait être réduite au plus vite, car ils font partie des personnes les plus sensibles face aux perturbations endocrines, par leur plus faible poids, mais aussi par le fait qu’ils soient en croissance. »
« La littérature scientifique publiée sur l’exposition au BPA, à de faibles doses, de l'humain et des animaux par rapport aux études du mécanisme in vitro révèlent que l'exposition humaine aux BPA est dans la fourchette biologiquement active dans plus de 95% des cas. De plus, les études menées ces 20 dernières années ont permis la détection du BPA dans de nombreux autres fluides corporels tels que le lait des femmes, le sérum, la salive, les urines, le fluide amniotique, et le sang du cordon ombilical. ».